Je me réjouis de cet art presque perdu de ne rien faire, celui de Dany Laferrière et du mien (retrouvé), un peu provoqué je l’admets par l’otite boomerang de mon fils et du temps moche qui nous force à rester à l’intérieur. Et en pyjama.
D’abord cet art perdu de Laferrière (voir 2 billets précédents), lu deux fois plutôt qu’une, et ponctué d’accolades, de plis de pages, de fleurs dans la marge. Il n’y a pas à dire, un livre amoché est un livre aimé. Dans les prochaines semaines, je devrai absolument commenter la façon qu’a Dany Laferrière de décrire l’apprentissage de la lecture. Page doublement pliée.
Ses souvenirs d’enfance à Petit-Goâve où il regardait les fourmis et discutait avec sa grand-mère, ses premiers mois à Montréal consacrés au repos et à la lecture, ses consignes sur la façon de manger une mangue ou d’échapper à l’insomnie, obtiennent la note parfaite pour la mission que je m’étais donnée pendant le congé des Fêtes : apprécier la farniente, faire le moins de projets possibles, refuser 3 invitations sur 4, lire dans mon lit et en sortir seulement pour prendre une douche bien chaude, regarder des films avec mes enfants bien enfouie dans mon fauteuil.
Car il est effectivement presque perdu cet art de ne rien faire et de l’assumer. Je lisais dans La Presse d’hier le courrier de nombreux lecteurs qui se souhaitaient une nouvelle année emplie de paix intérieure, de temps pour s’arrêter, de lenteur. C’est dans l’air du temps, vouloir ralentir pour mieux apprécier et s’imprégner du temps présent. Pour ma part, c’est un art que je maîtrisais jadis mais qui ne refaisait plus surface très souvent. Or, quelque part en Écosse, entre un voyage en train dans la plénitude verte et un autre en bateau vers les Orcades, il s’est développé dans son plus grand potentiel. Même chose lorsque je sillonnais les collines de Sapa et ses rizières. En ce qui me concerne, il s’agit donc de « faire comme » en voyage sans avoir besoin de l’être. Et vous ?
Déjà commencé un nouveau Amélie Nothomb. J’aime déjà. Farniente de qualité en vue ce soir et demain. Déjà une idée pour la lecture subséquente.
Belle et bonne année 2012.